Depuis des mois, le nord du Mali, un territoire grand comme la France est sousla coupe de terroristes.
Des criminels, liés pour certains à al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI),terrorisent la population, prennent des otages, s’en prennent aux sites sacrés,se financent par la contrebande et s’arment puissamment. Ils étaient, il y aune semaine, sur le point de poursuivre leur offensive, prendre Mopti et gagnerla capitale Bamako, et s’emparer ainsi du pays tout entier pour y installer unrégime de terreur.
Vendredi dernier, la France, à l’initiative du président François Hollande, adonc décidé de répondre à l’appel à l’aide lancé par le président malienTraoré. La France a décidé d’apporter un soutien militaire à son pays dans lalutte qu’il mène contre les groupes fanatiques. Elle a engagé des forcesaériennes pour bombarder les colonnes et les bases terroristes, mais aussi desforces au sol, en appui de l’armée malienne.
Pourquoi la France a-t-elle décidé de s’engager ? L’intégrité même du Maliétait menacée, et, avec elle, la stabilité de toute l’Afrique du Nord et del’Ouest. L’instauration d’une base arrière du terrorisme aux portes del’Afrique du Nord et de la Méditerranée n’est pas acceptable. L’Europe, lemonde, ne peut rester indifférent. Il ne l’est pas. L’intervention française aété saluée par tous. Elle s’inscrit dans le cadre du droit international, enconformité avec la résolution 2085 du Conseil de sécurité adoptée àl’unanimité. La France prépare ainsi la mise en place d’une mission de soutiendes Nations unies au Mali.
Cette intervention militaire s’effectue avec l’appui de tous les voisins duMali. L’Algérie a autorisé le survol de son territoire et fermé sa frontière ;l’Union Africaine comme les Etats- Unis s’en sont félicités ; plusieurs payseuropéens apportent leur concours ; nombre de pays ont promis d’envoyer destroupes, comme le Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Bénin ou le Burkina Faso,dans le cadre de la CEDEAO, l’organisation des pays d’Afrique de l’Ouest.
Cette opération d’appui aux troupes maliennes se poursuivra aussi longtemps quenécessaire, mais n’a pas vocation à devenir durable. Le recours à la force,quand il est légal et légitime et que les autres options ont échoué, peuts’avérer nécessaire. Il était devenu, au Mali, indispensable. Mais il n’est pasune fin en soi. Il faudra aussi, une fois le danger terroriste maîtrisé,écarté, faciliter un dialogue politique, une réconciliation entre tous lesMaliens : les réalités du nord du pays doivent être prises en considération ;il ne faut pas confondre le nord du pays et le terrorisme. Tenir des électionsprésidentielles et législatives le plus rapidement possible est égalementindispensable comme agir sur la durée et favoriser le développement d’un despays les plus pauvres de la planète.
L’aide de tous est nécessaire pour y parvenir, car le sort du Mali, dans lemonde interactif d’aujourd’hui, a un impact, bien au-delà de Tombouctou.