Le terrorisme palestinien a bonne presse. Pour une partie de l’opinion publique occidentale, les Palestiniens qui frappent aveuglément des civils israéliens sont des héros. Après chaque attentat, les médias évoquent souvent la frustration et le désespoir qui poussent de courageux « jeunes » à faire quelque chose. C’est donc inspirés par les plus nobles sentiments et se réclamant d’un dieu tout-puissant qu’ils attaquent au hasard hommes, femmes, vieillards et enfants. On les compare parfois aux résistants de France ou d’ailleurs, prêts à mourir pour combattre l’occupant. Une analogie proprement scandaleuse. Car un monde sépare patriotes et terroristes.Les premiers ne s’attaquaient pas aux femmes et aux enfants ; ils savaient aussi que s’ils étaient pris, il leur fallait s’attendre à la torture, la déportation et la mort. Un sort atroce auquel ils exposaient parfois leur famille. Capturé, le terroriste palestinien, lui, aura droit aux soins médicaux les plus avancés s’il est blessé ; condamné, il se retrouvera au milieu de camarades dans des prisons où il bénéficiera de la télévision, pourra faire des études et aura droit à la visite de ses proches. Il pourra aussi améliorer son ordinaire grâce à la cantine car il en aura les moyens : l’Autorité palestinienne a passé une loi spéciale pour déterminer les « bienfaits » qu’elle dispense à ses « martyrs ». Un salaire mensuel leur est versé en fonction de la durée de la peine ; plus celle-ci est longue, plus cette paye est élevée. La sentence étant généralement infligée en fonction de la gravité des actes commis, il s’ensuit que le salaire grandit avec l’horreur du crime.Vu le nombre de terroristes sous les verrous, la charge que leur entretien fait porter au budget de l’AP est considérable. Heureusement, l’aide fournie par les si bienveillantes capitales occidentales et par un nombre respectable d’organisations non gouvernementales est là pour faire l’appoint. Evidemment, difficile dans ces conditions de financer aussi des hôpitaux ou de développer les infrastructures locales, mais il y a là une question de priorité pour l’Autorité palestinienne, qui s’engage par ailleurs à venir en aide directement aux familles. Avoir un mari, un fils ou un frère en prison, c’est donc un revenu assuré, sans compter que le prisonnier remet à sa famille une partie de son salaire – sachant qu’une autre loi oblige les autorités à lui trouver un travail ou à lui assurer une rente à sa libération. Si l’on ajoute qu’en 2016, le revenu moyen mensuel de ces prisonniers était cinq fois supérieur au salaire moyen des travailleurs dans l’AP, on peut se demander si, parfois, un ou une « jeune », constatant la misère dans laquelle vit sa famille, n’en vient pas à se sacrifier pour elle et à commettre un acte terroriste non par idéal, mais simplement pour améliorer le quotidien de ses proches. Il va sans dire que si le « héros » ou l’« héroïne » succombe sous les balles des soldats israéliens, ses parents éplorés profiteront d’une rente à vie.
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