Outre le danseur qui opère désormais avec succès enFrance, Emmanuel Gat, et qui a fait l’objet d’un article dans nos tribunes del’édition du 17 avril, un classique israélien : la Compagnie de dansecontemporaine du Kibboutz, Rami Beer. Et pour la première fois en exclusivité,le ballet du Grand Théâtre de Genève fait son entrée dans la ville sainte, avecdeux chefs-d’oeuvre à la clé : Gloria, de Haendel et Les Noces, de Stravinsky.Sous la direction de Philippe Cohen, la troupe s’est récemment tournée vers ladanse moderne, en adaptant des pièces de chorégraphes contemporains commeSaburo Teshigawara, Andonis Foniadakis et plus récemment Emmanuel Gat.La pièce baroque Gloria est un prodige de grâce et d’énergie. Les Noces,composé par Stravinsky pour le Ballet russe, a connu sa grande première à Parisen 1923, soit il y a exactement 90 ans. La composition exprime les stéréotypesdes relations entre les sexes, et incorpore à la fois la légèreté et desdynamiques plus « tempétueuses », oscillant entre tentation et force, passionet souffrance. La compagnie est composée de 11 femmes et 11 hommes.Parmi les nombreuses pièces représentées, toutes plus extravagantes les unesque les autres, une a retenu notre attention en particulier : Jean Genet, «Fils de pute ». Ecrite et mise en scène par Zion Ashkénazi, un jeune Israélien,elle raconte l’histoire d’un voleur, écrivain, dramaturge, qui rêvait d’être unmeurtrier… L’auteur français semble en prendre pour son grade. Tout un panel depièces du monde entier est à explorer.Pour les amoureux de la musique, de Beethoven à l’ensemble Naam, jeune etmulticulturel, il y en a pour tous les goûts.Quand la rue se fait théâtre
En reprenant les mots de Shakespeare, le Festivalse revendique ainsi : « Le monde entier est un théâtre », une mission que YossiTal- Gan, organisateur de l’événement, prend très à coeur. Depuis 31 ans,Tal-Gan est l’heureux hiérosolomytain en charge du Festival d’Israël, qui célèbrecette année ses 52 ans. « Aucun thème spécifique ne rassemble toutes lesreprésentations, mais, cette année, l’idée était de mettre en valeur des «lieux » mythiques de la ville sainte, puisque tout se passe à Jérusalem. Lesartistes eux-mêmes ont eu le choix de leur lieu de représentation ».L’hôpital pour lépreux Hansen par exemple, vient d’être rénové et a ouvert sesportes au public récemment. Idem pour l’ancienne gare de train, à quelquesencablures de la Moshava Guermanit, pendant des années fermée au public.Autant de sites qui donnent un caractère mystique selon l’organisateur, etparfois même une atmosphère de mystère, que lui confèrent les artistes.« Le but est aussi d’offrir des spectacles sur l’ancienne voie ferrée, desreprésentations de jazz, de musique israélienne. » Bref, en deux mots, il seradifficile d’éviter la joie contagieuse du Festival.« La rue est un théâtre, aussi… », ajoute Tal- Gan. On y retrouvera deschanteurs et musiciens israéliens, qui interpréteront de la musique du monde,du ladino, du classique, mais aussi Daniel Zamir qui invitera Nino Bitton,Shlomo Bar, Riff Cohen et Yonatan Geffen.Un autre lieu mythique est bien entendu la citadelle de David. Là, le spectacleprésenté proposera un mélange de danse et de défilé de mode, de costumesdessinés par Dali et Picasso. La dernière fois que ce show a été présenté,c’était au musée Guggenheim de New York.Interrogé sur le choix de la programmation, Tal-Gan répond du tac au tac : « Lebut est d’abord de faire local, certes le Festival attire des artistes du mondeentier, mais nous voulons trouver chez les créateurs israéliens des productions“marginales” ». Les troupes mondialement connues ne seront pas en reste.« Ce que vous verrez ici au Festival qui se tiendra à Jérusalem, vous ne leverrez nulle part ailleurs », explique le directeur de l’événement. Au total,quelque 40 000 spectateurs sont attendus cette année.Le Festival reçoit le soutien du gouvernement, des ambassades des paysreprésentés, de la municipalité de Jérusalem, du Fonds de Jérusalem et duConseil pour les arts et la culture de Mifal HaPayis.