Une bonnequestion. Samedi 31 août, le président américain Barack Obama a pris la paroleen direct depuis la Roseraie de la Maison Blanche. Et s’est interrogé : « Sinous ne faisons pas appliquer le principe de responsabilité face à ces acteshaineux, qu’en déduira-t-on sur notre capacité à résister à ceux qui bafouentdes règles élémentaires, à ces gouvernements qui choisissent de fabriquer desarmes nucléaires, aux terroristes qui n’hésitent pas à se servir d’armesbiochimiques, aux armées qui commettent des génocides ? » De fait, le Premierministre Binyamin Netanyahou a répété à maintes reprises, la semaine dernière,que l’Iran « testait le terrain en Syrie ». Téhéran, a continué Bibi – uneaffirmation reprise par Obama dans son discours – observerait attentivement lasituation et attendrait la réaction de la communauté internationale face àl’usage d’armes chimiques par son vassal syrien. Le régime des Mollahs serépandra-t-il en discours indignés avant de se lancer dans une offensivemilitaire unanimement soutenue ? La réaction militaire sera-t-elle immédiate ?Y aura-t-il de nombreux discours suivis d’une action militaire américainelimitée ? A quel point l’offensive sera réduite ? Sera-t-elle supportable ?Reste que les Iraniens ne sont pas les seuls sur le qui-vive. Israël observeégalement très attentivement la situation. La décision israélienne d’attaquerou non l’Iran pourrait très bien dépendre de l’action internationale face à laSyrie aujourd’hui. Et l’opposition du parlement britannique à une action militaire,jeudi 29 août, n’est pas un très bon signe.
« L’hésitation internationale sur une offensive en Syrie prouve une fois encoreque l’Etat hébreu ne peut compter que sur lui-même », a pointé le ministre del’Economie et du Commerce Naftali Bennett sur sa page Facebook, vendredi. «Munich 1938 – Damas 2013 : rien n’a changé. C’est la leçon que nous devonstirer des événements syriens ». Un post rédigé avant le discours du présidentaméricain, au cours duquel il a déclaré que les Etats-Unis conduiraient uneattaque limitée contre la Syrie, mais seulement si le Congrès approuvaitl’offensive à son retour de vacances, le 9 septembre.
Tergiversations internationales « Faites-nous confiance ». Voilà ce que nousdemande depuis des années la communauté internationale, menée par lesEtats-Unis, sur le dossier iranien. « Nous allons régler le problème avec lesIraniens, nous ne leur permettrons pas d’obtenir la bombe atomique. Et mêmes’ils l’obtenaient, ils ne s’en serviront sûrement pas. Ils ne sont pas aussi fousque cela. » Vraiment ? Le président syrien Bashar Assad est suffisamment foupour avoir recours à des armes chimiques en plein jour contre son proprepeuple, en sachant pertinemment qu’il en serait tenu pour responsable.
Mais la communauté internationale continue de tergiverser. Les Français fontles gros yeux, les Britanniques se défilent complètement et Obama affirme qu’illancera une offensive limitée si le Congrès donne son feu vert à son retour degrandes vacances. Pendant ce temps, les Iraniens profitent du spectacle, touten calculant les conséquences s’ils accéléraient leur programme nucléaire. Onne pourra les blâmer d’en conclure que les Français feront les gros yeux, queles Britanniques voteront contre une action militaire au parlement et qu’Obamaattendra l’approbation des élus en vacances.
Il est certain que voir les leaders internationaux lanterner de la sorte nedevrait pas inspirer davantage confiance aux dirigeants israéliens concernantl’Iran. Enfin, si la communauté internationale réagit ainsi lorsque 1 429civils sont gazés, que pouvons-nous vraiment en attendre lorsque Téhéran nefera que franchir le seuil nucléaire, sans avoir encore tué personne ?