Pour la 23e année consécutive, le salon Fresh AgroMashov a ouvertses portes aux professionnels et au grand public, à Tel-Aviv. Une plateformequi permet de dévoiler innovations technologiques, nouvelles recherches etsolutions applicables au secteur de l’agriculture, mais également desopportunités d’échanges pour les différents professionnels. Il s’agit de laseule exposition en Israël à mettre en liens producteurs, vendeurs et tous lesagents qui interviennent dans le domaine de l’agriculture.
Si la production de fruits et légumes et les questions de vente etd’exportation sont bien évidemment les figures de proue de la rencontre, cesalon va bien au-delà. Il constitue aussi une vitrine pour tout ce qui se passeen amont et en aval de cette production. Le parcours du produit est ainsireprésenté dans sa totalité.
Premier constat : pour produire, il faut une terre cultivable.
Cela paraît évident, mais c’est loin d’être le cas pour de nombreux terrainsisraéliens, et c’est là que le KKL (Keren Kayemeth LeIsraël – Fonds nationaljuif) intervient. Interrogé sur les actions de l’entreprise en faveur del’agriculture, Ofer Brokshtain, ingénieur au KKL répond : « Nous prenons uneterre non cultivable et la rendons cultivable. Il n’y a pas un seul endroit enIsraël où le KKL n’a pas oeuvré ».
Les principales activités de la compagnie sont de préparer la terre en vue desa culture, de construire des réservoirs et de s’occuper des forêts. Si le KKLa choisi d’être présent à AgroMashov, c’est parce que « pendant longtemps nousne nous sommes pas montrés, mais les temps changent, à un certain moment ilfaut dire que vous faites quelque chose de bien, sinon les gens ne comprennentpas ce que vous faites », explique Brokshtain.
Au salon, la société BioBee Biologocial ne passe pas inaperçue. Des dizaines debourdons s’affairent dans une boîte transparente qui permet au public de lesapercevoir et à la société d’expliquer l’importance de la pollinisation.
La mission de BioBee : encourager et promouvoir l’utilisation d’insectesbénéfiques pour l’agriculture, comme alternative à l’utilisation de pesticideschimiques. De ce point de vue, la société intervient à deux niveaux différents.Premièrement, en intégrant des bourdons dans les champs afin de polliniser les cultures,ce qui inclut les productions sous serres.
L’entreprise assure également le contrôle biologique des cultures afin delutter contre les différents ravageurs. A titre d’exemple, BioBee combat la «Tuta absoluta » et les mouches blanches, qui détruisent les productions detomates. Pour ce faire la société intègre dans les cultures un insecteprédateur appelé « Nesidiocoris tenuis ».
Fruits nouvelle génération
Chaque stand est un lieu de rencontres etd’échanges.
Certaines délégations viennent uniquement dans ce but.
Pour la première fois, la Chambre de commerce de la région Rhône-Alpes estprésente. Son objectif : faire se retrouver universitaires, entrepreneurs,ingénieurs français et leurs homologues israéliens afin de lancer unecoopération entre les protagonistes des deux pays. « Nous sommes des marieurs,en somme », déclare un des représentants de la Chambre. Leur démarche permet decréer des alliances dans le domaine de la recherche, aussi bien que dans lavente et l’exportation.
Un peu plus loin, un étalage éblouit. Les visiteurs sont attirés par lescouleurs vives de nombreux fruits et légumes. Difficile de résister à latentation de tester ce qui apparaît sous nos yeux. Nous sommes au stand ZeraimGedera, consacré à la recherche et à l’innovation.
Angello, Mose et Fascination sont les trois produits « stars » présentés par lasociété. Il s’agit de nouvelles variétés de fruits et légumes.
Fascination est une pastèque sans pépin qui possède entre autres lacaractéristique d’être particulièrement résistante et ainsi d’avoir une longuedurée de conservation, tout comme Mose, nouvelle variété de tomates en grappes.
Angello est également une nouveauté. Selon la compagnie, il s’agit du premierpetit poivron doux et sans pépin. Il a remporté cette année le Fruit LogisticaInnovation award en 2012.
Zeraim fournit aux producteurs une solution « clé en main » avec des graines defruits et légumes innovants. Le service est développé par une équipe deprofessionnels qui ont pour but une production optimum. Les principaux produitscultivés sont le poivron, la tomate, les concombres, la pastèque et lescourges.
Israël n’est pas le seul à promouvoir les productions de sa terre. HarvestExport a également pignon sur rue dans une des allées du salon. Cette compagniespécialisée dans l’exportation de produits frais en provenance des territoirespalestiniens apporte aide et assistance aux agriculteurs locaux et auxcoopératives de Gaza et de Cisjordanie. Son but : aider à cultiver des produitsde meilleure qualité. S’ils sont présents au salon, c’est justement pourpermettre de promouvoir les produits de ces régions.
L’objectif est de permettre aux agriculteurs locaux de vendre leurs produitssur le marché international. En ce moment la compagnie exporte par exemple desframboises, des tomates cerises, des piments, mais également depuis cette annéedes herbes fraîches. Jusqu’en 2006, lorsque le Hamas a pris le contrôle de labande de Gaza, les agriculteurs pouvaient exporter vers Israël. A partir de cemoment, ils n’ont plus été autorisés à le faire et les produits récoltés sontdonc majoritairement exportés vers l’Europe.
La société travaille avec les cinq coopératives existantes aujourd’hui à Gaza.
Le certificat Euro 1 permet à la marchandise de bénéficier d’un taux de douanenul. Autrement dit, les produits ne sont pas soumis aux taxes douanières versl’Union européenne.
Sur le stand, un représentant de la compagnie explique : « Cette année, lacrise à laquelle les pays de l’Union ont fait face a réduit les exportationsvers le continent et le Royaume-Uni a été le principal pays importateur ».
La compagnie, qui cherche à étendre le panel des produits proposés, espèrepouvoir développer l’exportation de fleurs dès que possible.