Couru d’avance. Bien avant l’enlèvement de mercredi, la FNUOD(Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement) déployée sur leshauteurs du Golan syrien savait que sa mission serait désormais de plus en plusdifficile à mener. En janvier dernier, le gouvernement japonais, alarmé par larapide détérioration de la situation au sud de la Syrie, avait décidé deretirer ses troupes de la FNUOD. Les gardiens de la paix qui demeurent surplace ne sont plus que 1 000.
Aujourd’hui, les autres pays qui composent la force armée – les Philippines,l’Inde et l’Autriche – pourraient également rappeler leurs militaires au vu descombats qui font rage entre les rebelles, dont certains sont des djihadistesradicaux, et le régime d’Assad. Et ce, malgré la résolution rapide de larécente prise d’otages (voir cicontre).
La FNUOD a été créée en 1974 pour faire tampon entre les armées israélienne etsyrienne, et superviser le cessez-le-feu déclaré après la guerre de Kippour àl’automne 1973. Mais les troupes onusiennes peinent désormais à mener à bienleur mission dans une Syrie ravagée par la guerre civile.
Tsahal se prépare donc à un retrait éventuel de la FNUOD.
Selon plusieurs récentes évaluations sécuritaires, certains rebelles auraientpris le contrôle de villages syriens le long de la frontière israélienne etseraient actuellement en pleine passe d’armes avec l’armée officielle dans levillage de Jamla, également proche de la frontière.
Voilà longtemps qu’Israël est en état d’alerte, tandis que l’armée observe lesbatailles qui ont lieu littéralement sous son nez. Certains soldats peuvententendre les coups de feu et suivre les mouvements des hommes qui s’affrontent.Or, si une nouvelle clôture électronique a été érigée le long de la frontière,Tsahal ne se fait pas d’illusion : aucun obstacle, aussi technologique soit-il,n’est capable de vraiment stopper une attaque. L’armée se prépare donc àd’éventuels assauts à venir de la part de djihadistes syriens, que ce soit sousla forme d’obus, de tirs d’armes à feu, de tentatives d’infiltration à lafrontière ou de bombardements. La récente prise d’otages onusiens estconsidérée par Tsahal comme une affaire syrienne strictement interne, sansconséquences directes pour la sécurité israélienne. Mais c’est en même temps unmessage des plus clairs : le Golan syrien est désormais en proie à l’anarchieet aux groupes radicaux de différentes affiliations tandis que la Syrie n’enfinit plus de sombrer.