Unrendez-vous qui confirme une fois de plus la bonne santé de la cultureisraélienne à l’étranger. Tout au long de l’année vont se succéder expositions,concerts, danse, musique, littérature, et le cirque même va ouvrir ses portes.Le 14 février, au Pavillon M, Barnéa Hassid, le consul général d’Israël àMarseille, ville au fort potentiel innovant, lançait le coup d’envoi enprésence des élus et partenaires culturels. Une quarantaine de manifestationsauront lieu à travers les villes phares de MP 2013 qui sont, outre Marseille,Aix-en-Provence, Arles et Aubagne.
La ville de Marseille, à travers sa dernière réalisation, le Mucem, musée descivilisations de l’Europe et de la Méditerranée, est aujourd’hui le réceptaclede ce foisonnement culturel. C’est en ces termes que s’exprime Barnéa Hassid,lors de son discours inaugural : « La scène israélienne est une grande fête dela créativité, en coopération avec toutes les cultures du monde. La capitaleeuropéenne de la culture nous a permis de dévoiler une panoplie étendue de laperformance israélienne dans tous ces domaines. Je suis vraiment très ému dedémarrer cette année avec cette rencontre qui va nous permettre d’introduireles artistes israéliens et à travers eux la réalité israélienne ».
Longtemps considérée comme une pomme de discorde, la mer Méditerranée estaujourd’hui le sujet de projets ambitieux comme l’Union pour la Méditerranée.De juin à décembre, l’exposition intitulée « Le Noir et le Bleu, un rêveméditerranéen », proposée par Michal Heiman, conservatrice de l’Académie desarts et du design de Bezalel à Jérusalem, retrace les différentesinterprétations du rêve méditerranéen du 18e au 21e siècle. Photographies,sculptures, peintures, manuscrits, autant d’oeuvres permettant de révéler larichesse des civilisations méditerranéennes, avec des thèmes aussi diversifiésque la psychanalyse, l’histoire de l’art, la politique… Par le biais du cirque,discipline peu développée en Israël, le spectacle « Somewhere and nowhere »,co-écrit par Orit Nevo et Guy Carrara, aborde le thème de l’immigration,irrémédiablement présent au sein de la société israélienne.
Il met en scène des hommes et des femmes n’ayant plus la notion du temps.L’artiste de cirque se mue en un voyageur emportant dans ses bagages sesaccessoires, ses agrès, son vécu… Guy Carrara, du pôle national des arts ducirque Méditerranée, a souligné par ailleurs « l’importance d’un soutien institutionneldu cirque contemporain en Israël ».
Marseille, tête de pont culturel vers Israël
Du 28 février au 1er mars, lepublic du Pavillon Noir d’Aixen- Provence aura le rare privilège de découvrirtrois chorégraphes israéliennes de grand talent. Avec « Translation included »,Lee Meir, premier prix de la Biennale des jeunes chorégraphes en 2011, livreune pièce pleine d’humour et d’intelligence, entre présentation etreprésentation, réel et performance. Prenant modèle sur le personnage deCalypso, quatre danseuses dirigées par Noa Shadur confrontent leurs propresimages aux représentations populaires de la sexualité féminine à traversl’histoire. Le duo « High Expectations », mis en scène par Dafi Altabeb, exaltela beauté féminine, sur un air extrait de « Roméo et Juliette », interprété parMaria Callas, « Je veux vivre dans ce rêve ».
A l’image de son peuple, la musique israélienne est l’expression de multiplesinfluences tadjikies, ouzbèkes, irakiennes ou iraniennes. Du 21 au 23 mars, lefestival « Babelmed World Music Forum » aux Docks des suds de Marseille, s’enfera l’écho, avec la prestation de la famille Alaev, originaire de lacommunauté juive de Boukhara. Cette famille compte sur scène trois générationsde musiciens.
En clôture de la présentation d’« Israël en scènes 2013 », le saxophonisteisraélien de jazz Shauli Einav, accompagné des danseuses du ballet d’Europe, laFrançaise Marion Baudinaud et l’Italienne Sara Lupoli, a offert un avant-goûtdu concert qu’il donnera au Pavillon M le 28 avril, à l’occasion de la semainede l’excellence israélienne. Il a confié : « C’était une première collaborationet j’ai eu plaisir à voir l’expression gestuelle de ma partition. Lorsque jereprésente mon pays, c’est une grande partie de mon héritage et j’en suis fier».
Le grand écran sera naturellement associé aux événements de cette année 2013 àl’occasion du 14e festival « Regards sur le cinéma israélien » (du 12 au 18juin, au cinéma Variétés).
Sous l’impulsion de l’association « Jeune création », il s’agit pour de jeunesartistes français de donner leur vision d’Israël, à la suite d’un séjour aupays.
Bien d’autres projets témoignent des liens que tisse Marseille avec Israël : laQuinzaine israélienne pour un focus photo… l’Orchestre des jeunes de la Méditerranéequi invite les artistes israéliens, le festival de jazz des cinq continents…Marseille et Israël… Combien de convergences entre deux territoirescosmopolites aux traditions millénaires ? Combien de ponts de communicationdressés au-delà des années, notamment par le biais du jumelage entre Marseilleet Haïfa (dont la signature remonte presque à celle de l’Etat hébreu, le 10juillet 1958) ? Gageons qu’« Israël en scènes 2013 » fortifie cette amitié etla propage à tous les peuples de la Méditerranée.