L’UMP, faux-ami d’Israël
L’électoratfranco-israélien associe généralement la gauche française à l’antisionisme,mais en réalité le véritable antisionisme français est à droite.
Au moment du vote sur le plan de partage à l’ONU en novembre 1947, le Quaid’Orsay (un bastion de la droite française et de la noblesse catholique) étéfarouchement opposé à la création d’un Etat juif. Ce n’est que grâce au courageet à la détermination du président du Conseil socialiste de l’époque, PaulRamadier que la France vota pour.
Sous la IVe République, c’est grâce aux présidents du Conseil socialistesPierre Mendès-France et Guy Mollet que se sont développées entre Israël et laFrance des relations militaires au plus haut niveau.
Dans les années 1950, la France et Israël étaient des pays alliés qui ontétroitement collaboré pendant la guerre de Suez en 1956 (sous Guy Mollet).
Lorsque de Gaulle revint au pouvoir en 1958, le Quai d’Orsay prit sa revanchesur « l’aventurisme sioniste » de la SFIO (le parti socialiste de l’époque) etsur « le juif Mendès-France ». De Gaulle considérait que la IVe Républiques’était aliénée le monde arabe en devenant l’alliée d’Israël.
Dès son retour au pouvoir, il rectifia le tir. Avec la fin de la guerred’Algérie, Il tenta à tout prix de réparer les relations de la France avec lemonde arabe. Cette nouvelle « politique arabe de la France » se fit audétriment des relations avec Israël. Avec la guerre des Six Jours, de Gaulleimposa un embargo militaire contre un Israël se battant seul face au mondearabe.
Les successeurs de de Gaulle ont poursuivi cette politique d’hostilité àl’égard d’Israël.
Pompidou refusa de rencontrer Golda Meïr lors de son passage à Paris. Giscardd’Estaing ouvrit une ambassade de l’OLP à Paris, vota en faveur du discoursd’Arafat à l’ONU, libéra Abou Dahoud (responsable du massacre de Munich), etprotesta lorsqu’Israël libéra les otages d’Entebbe.
Les soi-disant amis d’Israël Ce n’est qu’avec le socialiste Mitterrand que leschoses s’améliorèrent. Mitterrand était philosémite. L’un de ses premiersvoyages à l’étranger fut en Israël. C’est précisément parce qu’il n’était pasgaulliste que Mitterrand participa à la guerre du Golfe aux côtés desÉtats-Unis.
Jacques Chirac (fondateur de l’UMP) fit tout pour rétablir l’héritage gaullisteet humilier Israël. Lors de son voyage officiel en Israël en 1996, il futodieux, hurlant sur les forces de sécurité israéliennes en leur disant qu’ellesn’avaient rien à faire dans « Jérusalem est. » Après l’échec du sommet de CampDavid en juillet 2000 et le déclenchement de la guerre par Arafat, Chiracaccusa Israël de l’explosion de la violence. Il organisa une rencontre à Paris,lors de laquelle il fit tous les honneurs à Arafat et traita le Premierministre israélien Ehoud Barak avec la pire goujaterie. En 2004, il renditvisite à son ami Arafat à l’hôpital et lui organisa des obsèques nationalesavec le drapeau français couvrant son cercueil.
Puis vint Nicolas Sarkozy, le soi-disant ami d’Israël, qui en appela à laKnesset à la division de Jérusalem, remit la Légion d’honneur à Charles Enderlin,vota pour l’admission de la « Palestine » à l’Unesco, et traita le Premierministre israélien de menteur.
Les Franco-israéliens de droite qui pensent que l’UMP est plus du côté d’Israëlse fourvoient. Voter UMP lorsqu’on est Israélien est une aberration. C’estcautionner la politique anti-israélienne de la droite française.
Meyer Habib a publiquement remis Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé à leurplace lorsqu’ils en ont appelé à la division de Jérusalem. Il a eu le couragede leur dire la vérité en face. Il a joué un rôle central pour lutter contre lesystème de protection d’Enderlin, un système qui inclut l’UMP et le Quaid’Orsay.
Contrairement à sa rivale, il n’est pas prisonnier d’un système antinomiqueavec Israël. Il a été investi par un parti, l’UDI, qui lui laisse toute saliberté d’expression sur Israël. C’est donc lui qui mérite le vote desFranco-israéliens de la 8e circonscription.
Le docteur Emmanuel Navon est un universitaire israélien, spécialiste desrelations internationales. Discipline qu’il enseigne à l’université de Tel-Avivet au Centre interdisciplinaire d’Herzliya. Il est l’auteur de 2 ouvrages surla politique étrangère d’Israël.