Parmi ses actions concrètes de premièrenécessité pour Jérusalem, on peut répertorier le tracé de pistes cyclables unpeu partout en ville ou encore la limitation des véhicules particuliers dans laVieille ville. D’un point de vue plus global, l’action entreprise par NaomiTsour est de grande ampleur.Comme Nir Barkat, elle considère que le particularisme de la ville deJérusalem, son apparente division entre deux, constitue un atout pour sondéveloppement.Sous son impulsion, la municipalité prévoit son action en trois temps. Toutd’abord, la mise en place du « Jerusalem City Master Plan », aussi bien pourl’ouest que l’est de la ville. Une grande première pour un plan d’une telleampleur.Dans un second temps, l’adoption de nouvelles mesures et législations portantsur la réduction des émissions de CO2.Et enfin, par la multiplication et la promotion de partenariats avec desentreprises, des ONG pour davantage d’initiatives et d’actions publiques.Le « Jerusalem City Master Plan » constitue le véritable plan directeur de laville. Sa particularité, il la tire du particularisme de la ville à laquelle ils’applique. Conscient des disparités au sein de la société, il cherche avanttout à renforcer les liens entre les différentes communautés. Lors de sondiscours d’investiture, Nir Barkat avait assuré qu’il serait le maire de tousles habitants de Jérusalem, sans distinction aucune. Il semblerait que lapromesse soit tenue.En somme, une société davantage basée sur l’égalité des chances est recherchée.Cependant, le développement durable d’une ville passe aussi par l’adoption demesures restrictives. En émettant son souhait de réduire ses émissionscarboniques, Jérusalem se montre concernée par les problématiquesenvironnementales, le bien-être d’une ville passant avant tout par le bien-êtrede ses habitants.En janvier 2011, le « Clean air act », loi nationale datant de 2008, devientopérationnelle et s’applique sur l’ensemble du pays. A Jérusalem, elles’exprime principalement dans deux domaines : les transports et l’énergiesolaire. En matière de transports en commun, l’arrivée du tramway en août 2011devait améliorer les choses. Combiné à la mise en place de bus à alimentationécologique, il devait signer la fin des nuisances sonores, et de la pollutionde l’air. Son effet reste à prouver. En matière solaire, particuliers etinstitutions sont encouragés par les autorités à installer des panneauxsolaires sur leurs toits. A Jérusalem, les établissements scolaires un peupartout en ville en sont désormais équipés.« Laisser une empreinte positive »
Alors Jérusalem, nouvelle ville verte duMoyen-Orient ? On est en droit de se poser la question, notamment avec larécente tenue du 1er colloque international pour un Pèlerinage vert, ouvert àtous, à l’intérieur du majestueux édifice du YMCA. Ce dimanche 21 avril ausoir, Jérusalem avait un visage international.L’idée d’un colloque à Jérusalem avait germé dans l’esprit de Naomi Tsour en2009, lors d’une rencontre sur le changement climatique en Angleterre, où 9chefs religieux s’étaient engagés sur des actions visant à la protection del’environnement, notamment via le concept d’un pèlerinage vert. Parmi lespersonnalités présentes : sa Béatitude Théophile III, patriarche de Jérusalem,ou encore le Révérend Don Anderson, venu des Etats-Unis.A la tribune, entrepreneurs d’Israël et de l’étranger ou leaders spirituels dumonde entier, certains en habits traditionnels.Objectif : échanger sur les meilleures pratiques à adopter quant audéveloppement de la ville et de son économie (écotourisme et voyagesspirituels, etc.).Guidée par le slogan « Laisser une empreinte positive », l’initiative d’unpèlerinage vert à Jérusalem conduite par l’adjointe au maire, Naomi Tsour, apour objectif d’accueillir davantage de pèlerins ou/et de voyageurs respectueuxde l’environnement chaque année à Jérusalem, mais surtout de promouvoir àtravers le monde l’exemple de la Ville sainte en matière de stratégie deconservation de son patrimoine religieux et spirituel.Mais aussi l’idée de globaliser le pèlerinage. Lancé en novembre 2011 encollaboration avec l’Alliance pour les religions et la conservation (ARC) etles pouvoirs locaux pour un développement durable (ICLEI), le réseau mondialdes villes et sites pèlerins – appelé Green Pilgrimage Network ou réseau despèlerinages verts – aspire à créer un tissu entre ces villes ou sites d’accueilpour pèlerins, pour mettre en commun idées et initiatives innovantes etcréatives.L’idée vient, là encore, de Naomi Tsour, nommée ambassadrice du réseau mondiallors de la « célébration pour la Terre Sainte », organisée à Assise, en Italie.Aux côtés de Nir Barkat, Tsur a rappelé l’attraction qu’exerce Jérusalem surle reste du monde, du fait de sa spécificité et de son patrimoine spirituelexceptionnel.Rendre davantage verte la Ville sainte : il s’agirait donc d’un atout nonnégligeable pour accueillir davantage de touristes et de pèlerins, et rendreainsi possible un développement durable pour la municipalité. Car, après tout,ce colloque se résume à cela : l’alliance de l’écologie et du tourisme, pour ledéveloppement de la ville.Pour plus de tourisme écolo
Pourtant, à première vue, on pourrait se poser laquestion d’une adéquation ou non entre ces deux concepts. Sont-ils vraiment enharmonie ? Pour Deirdre Shurland, du programme pour l’environnement au sein desNations unies, et experte en écotourisme et gestion de l’environnement, lesdeux ne sont pas incompatibles. S’agissant de la Ville sainte de Jérusalem,elle explique que les visiteurs étrangers qui séjournent dans la capitale ontconscience de là où ils se trouvent, respectent le lieu. Comme si venir ici,impliquait indirectement une conscience nécessaire, une prise de responsabilitévis-à-vis de l’environnement.C’est ce que l’on cherche à mettre en place aujourd’hui : conscientiser levoyageur sur les problématiques environnementales. A ce propos, Shurland évoquele Passeport vert ou autres outils pédagogiques au service du voyageur, qui lerenseignent sur les attractions à voir, ou les comportements à adopter pouraffecter le moins possible, lors de son passage, le territoire visité.Deirdre Shurland insiste sur le rôle important aujourd’hui de l’éducation destouristes. L’idée ? Leur faire prendre conscience des réalitésenvironnementales, sans essayer de contraindre, mais simplement en informant.