Ce n’est pas encore une enquête, mais ça y ressemble. Le contrôleur d’Etat Joseph Shapira devait tenir plusieurs réunions cettesemaine. Au programme : les polémiques financières qui s’accumulent désormaissur la table du Premier ministre Binyamin Netanyahou. Du « Bibi-Tours » au «Bed-Gate », en passant par la hausse démesurée des frais résidentiels, lesraisons d’enquêter ne manquent pas. Shapira est néanmoins freiné dans son élanpar des questions de juridiction. Il n’est en effet pas encore établi si cetteinvestigation relève de son autorité ou de celle du procureur général, YehoudaWeinstein. A l’heure où nous mettions sous presse, ce dernier ne s’était pasencore officiellement prononcé.
La semaine dernière, l’ONG Ometz a demandé à Shapira de publier son rapporttrès attendu sur le « Bibi-Tours ». L’affaire concerne des vols d’avions queNetanyahou aurait fait financer pour lui-même et son épouse, Sara, par deriches associés, à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
Une polémique qui connaît aujourd’hui un rebondissement après que le Mouvementpour un gouvernement de qualité ait demandé à Shapira d’enquêter sur le «Bed-Gate ». A savoir, le coût extravagant (127 000 dollars) d’un lit volantinstallé pendant le vol Tel-Aviv-Londres pour le confort des époux Netanyahouen avril dernier, à l’occasion des obsèques de Margaret Thatcher. Puis, derniercoup de grâce, le Mouvement pour la liberté de l’information a obtenu la publicationdes dépenses du Premier ministre, la semaine dernière. Des frais qui ontaugmenté de 80 % entre 2009 et 2012, une hausse impossible à expliquer parl’inflation.
Pire encore : l’Etat finance les frais de maintenance des deux résidencesprivées des Netanyahou, à Césarée comme sur la rue Aza à Jérusalem.
Des révélations jugées inadmissibles par le Mouvement pour un gouvernement dequalité qui a réclamé, dimanche 19 mai, des éclaircissements au ministère desFinances.
L’association estime également qu’un compte rendu plus détaillé de ces dépensesdoit être publié, afin de pouvoir clairement différencier ce qui relève desfonctions publiques du Premier ministre de ce qui appartient à la sphèreprivée.
Le Bureau du Premier ministre a déclaré dans un communiqué que ces dépensescomprennent « les frais d’événements officiels tenus à la résidence du Premierministre ainsi que les réunions de travail qui s’y sont déroulées ». Un auditfinancier a néanmoins été promis.
Les folies de Bibi: Liste non exhaustive des dépenses de la famille Netanyahou.
Total des dépenses : 280 000 shekels par mois Frais de bouche : 40 000 shekelspar mois Nettoyage : 100 000 shekels par mois Acquisitions pour la maison : 8000 shekels par mois Vêtements, maquillage, coiffure : 5 000 shekels par moisMaintenance des jardins : 12 000 shekels par mois Entretien de la villa privéedes Netanyahou à Césarée : 26 500 shekels par mois.