Binyamin Netanyahou a convoqué sesprincipaux ministres, hauts officiers de Tsahal et de la défense, pour traiterde la Syrie. Car l’inquiétude augmente face au danger de voir les stocksd’armes chimiques syriens tomber entre les mains du Hezbollah ou d’autresorganisations terroristes. Ces réunions ont lieu alors que Netanyahou estoccupé par des négociations de coalition et dirige un gouvernement boiteux, cequi ne fait que souligner l’urgence de la situation.
La région n’a pas attendu les résultats des élections et « ne s’arrêtera paspendant la formation du gouvernement », a déclaré le Premier ministre lors duconseil ministériel hebdomadaire du dimanche 27 janvier. Et de poursuivrequ’Israël devait scrupuleusement surveiller « le sort des armes meurtrières enSyrie ».
Pourtant, selon un conseiller gouvernemental, cette semaine, Netanyahou a moinsintérêt à jouer la carte sécuritaire, suite aux revers essuyés par leLikoud-Beiteinou aux dernières élections. Mais, a-t-il ajouté, jouer sur lesmenaces sécuritaires déclenchera un sentiment d’urgence parmi les partenairespotentiels de Bibi, et pourrait donner un coup de fouet au processus deformation de la coalition.
Le conseiller a toutefois ajouté : « La Syrie est une affaire sérieuse, et lesexperts en Israël sont des gens sérieux ».
« Personne ne défendra les Juifs »
Evoquant la Journée internationale de laShoah, commémorée dimanche 27 janvier, Netanyahou a martelé devant sesministres qu’Israël « ne dénigre pas les menaces de destruction de l’Etat juif». La mission première du gouvernement est de contrecarrer ces menaces, a-t-ilpoursuivi. « Ce qui a changé [depuis la Shoah] est la capacité des Juifs à sedéfendre. Cette capacité est assurée par l’Etat, l’armée et les services desécurité, et notre volonté d’agir contre ceux qui veulent nous détruire. Cettecapacité fait toute la différence entre hier et aujourd’hui. Personne nedéfendra les Juifs s’ils ne sont pas prêts à se défendre eux-mêmes, ce qui estune autre leçon de la Shoah. Nous ne pouvons compter sur une action tierce etindépendante pour défendre les Juifs si les Juifs ne se défendent pas. »Netanyahou a déjà appelé à prendre des mesures préventives pour endiguer lafuite des armes chimiques syriennes vers d’autres acteurs, déclarant devant lesambassadeurs de l’Union européenne en octobre qu’Israël « fera tout ce qui estnécessaire » pour garantir que les stocks d’armes ne soient pas transférés.
Enfin, le Premier ministre a déclaré lors de la réunion du cabinet qu’en dehorsdes menaces venues de Syrie et d’Iran, « à l’est, au nord et au sud, tous lesfronts sont en effervescence et nous devons nous tenir prêts. C’est pourquoi jesouhaiterais former le gouvernement le plus large et le plus stable possibleafin – d’abord – de répondre aux menaces de sécurité importantes qui guettentl’Etat d’Israël, et je suis convaincu de notre capacité à les gérer. »
Uneopération n’est pas encore à l’ordre du jour
Quant au vice-Premier ministre,Silvan Shalom, il a déclaré au début de la réunion du cabinet que « les pays dumonde libre s’accordent sur la nécessité d’éviter la “fuite des armes chimiques”vers les organisations extrémistes ». Shalom a affirmé à la radio militairequ’avec ces armes dans les mains du Hezbollah ou des rebelles qui se battentcontre le président syrien Bachar al-Assad, « les capacités de cesorganisations se verraient radicalement modifiées ».
« Toutes les lignes rouges seraient franchies, ce qui exigerait une approchedifférente, y compris des opérations préventives », a-t-il averti, faisantallusion à une intervention militaire.
Dans des propos recueillis séparément, le ministre de la Défense passive, AviDichter, a déclaré que la Syrie était « sur le point de s’effondrer ». Mais àla question de savoir si Israël envisageait une menace imminente, Dichter adéclaré : « Non, pas encore. Je suppose que, quand il y aura un vrai danger,l’Etat d’Israël le saura.”