Les commandants sur le terrain sont, pour la plupart, incapables d’empêcher les visites des parlementaires. En effet, l’interdiction de celles-ci nécessite un long et complexe processus juridique. Parallèlement, la police sait que chaque homme politique qui pose les pieds sur le mont du Temple peut enflammer la situation et alimenter la récente vague de violences en Israël : émeutes quotidiennes et « attentats à la voiture bélier », la dernière tactique du Hamas.Par rapport au mont du Temple, les policiers doivent faire face tous les jours à un choix. Doivent-ils empêcher les Juifs d’accéder au site ? Pour leur protection, mais au risque de sembler capituler aux yeux des émeutiers, une décision avec de sérieuses implications politiques. Ou doivent-ils se déployer en force pour permettre aux Juifs ces visites, tout en reconnaissant le risque de violence inhérente à cet état de fait.Les visites des députés et politiciens sur fond de statu quo mettent l’accent sur les problèmes de sécurité rencontrés par la police quotidiennement, axés autour de trois principales sources de menaces.© Jerusalem Post Edition Française – Reproduction interdite Prêts à s’embraserD’abord, les militants du Hamas, principalement de Jérusalem, envoyés pour barricader al-Aqsa et provoquer des affrontements avec la police, afin de faire changer le statu quo qui autorise les Juifs à visiter le lieu saint.Ensuite les « Mourabitun » et « Mourbitat », des Arabes israéliens organisés et payés par la branche nord du Mouvement islamique afin de maintenir une démonstration de force sur place et harceler les visiteurs juifs.Enfin, et c’est peut-être le plus problématique, les soi-disant loups solitaires, des agresseurs qui décident, sans obéir aux ordres ou sans avertissement, de déclencher une attaque terroriste, mus par leur fureur du moment. Ce sont généralement des hommes sur lesquels les services de sécurité ont peu ou pas de renseignements, qui agissent de façon indépendante et sont très difficiles à arrêter avant qu’ils ne frappent. Un phénomène relativement nouveau est également apparu ces derniers temps : des tirs de feux d’artifice par les émeutiers, directement sur les policiers. Ceux-ci peuvent, dans certains cas, être fatals et provoquer de graves brûlures, s’ils sont tirés à une distance de cinq à dix mètres, selon les forces de sécurité.Parallèlement, ils doivent également empêcher la violence et effectuer des arrestations, sans port d’armes à balles réelles, afin d’éviter le scénario catastrophe où un policier risquerait de tuer un émeutier palestinien au mont du Temple.Dimanche 9 novembre, les émeutes après la mort d’un homme de Kfar Kana tué par la police vendredi soir, entraient dans leur deuxième journée. Pour l’heure, ces émeutes à petite échelle sont confinées principalement dans le Nord, à Kfar Kana et ses environs. Mais tout pourrait basculer, et la police le sait, si une autre fusillade mortelle avait lieu lors de la prochaine visite d’un membre de la Knesset au mont du Temple.