La liste des achats de Tsahal avec 38 milliards de dollars d'aide

Que va faire Israël de l’aide américaine ? Renforcer l’aviation semble la priorité

Avions de chasse F-35 (photo credit: LOCKHEED MARTIN)
Avions de chasse F-35
(photo credit: LOCKHEED MARTIN)
Soulagement à la Kyria, le quartier général de Tsahal à Tel-Aviv. Depuis de longs mois, les généraux réfléchissent à la façon d’utiliser les 38 milliards de dollars d’aide que les Etats-Unis doivent verser à Israël au cours de la prochaine décennie. Mais jusqu’à la signature de l’accord mercredi 18 septembre, il existait toujours une possibilité que les négociations soient repoussées jusqu’à l’investiture du nouveau président américain en 2017, ou plus tard encore. Désormais, l’armée israélienne peut réellement réfléchir à l’avenir. Voici une partie de ce qui devrait être sa shopping list pour les dix prochaines années.
Avion de chasse F-35 Lightning II
En juin dernier, les forces aériennes ont reçu leur premier F-35 lors d’une cérémonie à Forth Worth au Texas. L’avion de combat furtif, véritable joyau de technologie, doit servir d’atout principal pour les 30 prochaines années. Alors que les engins sont censés commencer à arriver en Israël à la fin de l’année, l’Etat juif, qui a commandé seulement 33 exemplaires de l’appareil, réfléchit à en acquérir 17 autres. Heil Haavir pense également à se porter acquéreur du F-35B, une version plus courte, à décollage vertical, de l’appareil. Le F-35B pourrait représenter un véritable avantage pour Tsahal. Si, dans un futur conflit, les bases aériennes étaient menacées, des avions décollant verticalement pourraient continuer à s’envoler sans piste pour mener à bien leurs missions.
Hélicoptère V-22 Osprey
Israël a montré son intérêt pour l’achat de l’hélicoptère V-22 Osprey de Bell-Boeing depuis plusieurs années. L’ancien ministre de la Défense Moshé Yaalon et l’ancien chef d’état-major Benny Gantz avaient assisté à des vols d’essai et soutenaient le projet. La particularité du V-22 est de pouvoir décoller comme un hélicoptère, tout en volant à une altitude et une vitesse équivalentes à celle d’un avion, en abaissant ses hélices. Avec les menaces grandissantes en provenance de Syrie, du Liban, de Gaza ou d’ailleurs, l’armée de l’air voit le V-22 comme un bon moyen de transporter des forces spéciales en territoire ennemi ou de les en exfiltrer, dans le cadre d’opérations de recherche et de secours. Sa capacité à atterrir verticalement permet de déposer des soldats à l’endroit souhaité, ou encore d’aller récupérer un pilote dont l’avion a été abattu. Et sa vitesse, proche de celle d’un avion, permet de s’éloigner de la zone de danger plus vite qu’avec un hélicoptère traditionnel. Tsahal souhaiterait pour l’instant en acquérir seulement quelques unités, et les Etats-Unis ont d’ores et déjà prévu d’accélérer la production en vue d’une éventuelle livraison.
Bombes guidées par GPS (JDAM) et bombes anti-bunker
En plus de favoriser l’achat d’avions et autres engins, l’aide américaine permet généralement de stocker des JDAM (Joint direct attack munitions), des bombes intelligentes guidées par GPS. En mai 2015, Israël a commandé pour 1,8 milliard d’engins explosifs de ce type, y compris des bombes anti-bunker permettant de pénétrer les fortifications souterraines des commandements centraux du Hamas ou du Hezbollah. Faisant face à des ennemis utilisant les populations civiles comme boucliers humains, l’Etat juif fait de plus en en plus confiance à un armement de pointe des plus précis afin de s’assurer que les dommages collatéraux soient les moins importants possible. Le JDAM est un kit ajouté à une bombe traditionnelle, transformant cette dernière en une arme guidée de précision qui peut être lancée de très loin. A une époque où les ennemis d’Israël améliorent leur capacité antiaérienne, pouvoir atteindre une cible sans la survoler est un avantage supplémentaire.
Boeing KC-46 Pegasus

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L’armée de l’air israélienne possède une petite flotte d’avions-citernes permettant le ravitaillement en vol. Des Boeing KC-707 surnommés Reem en hébreu. Le problème de ces avions est leur âge : la quarantaine passée, ils ne devraient plus pouvoir servir encore longtemps. L’armée de l’air américaine a choisi pour les remplacer le KC-46, également de chez Boeing. Elle doit recevoir ses 18 premiers appareils d’ici l’été prochain. Israël suit avec attention les décisions de l’US Air Force et envisagerait de faire le même choix pour remplacer sa flotte vétuste. Mais l’avion est cher, environ 180 millions de dollars l’unité. Et Tsahal devra se décider rapidement. Bien que l’accord nucléaire iranien ait changé la donne, l’Etat juif se doit d’avoir la possibilité d’effectuer à tout moment un raid aérien sur les installations nucléaires de la République islamique. Et un avion-citerne est obligatoire pour réaliser une telle mission.
Chinook ou Stallion
L’aviation a également besoin d’un nouvel hélicoptère lourd de transport de troupes pour remplacer l’actuel et vieillissant CH-53 Sea Stallion, connu en Israël sous le nom de Yasour. Acheté aux Etats-Unis et livré à Tsahal en 1969, le Yasour est régulièrement utilisé par l’unité de recherche et de secours de Heil Haavir, la fameuse 669. Il est réputé pour avoir participé à des missions légendaires, comme le rapatriement de plus de 600 soldats du sommet du mont Hermon, tout juste libérés des Syriens en 1973.
L’hélicoptère est l’appareil principal de Tsahal pour le transport aérien de troupes. Il peut transporter 35 soldats avec leur équipement. En 2007, l’armée a commencé à le moderniser. Le projet « Yasour 2025 », a consisté à installer sur ces appareils toute une série de nouveaux composants et systèmes électroniques. Mais en 2025, il sera temps d’acquérir de nouveaux engins. Deux options semblent intéresser le commandement de l’armée de l’air : le CH-47 Chinook et le CH-53K King Stallion, dernier né de Sikorsky, le constructeur du Yasour.
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