On n’invite pas un pyromane à éteindre un incendie

Pour enrayer l’avancée des radicaux, le ministre des Affaires étrangères préconise une coalition régionale de modérés

Ali Khamenei (photo credit: REUTERS)
Ali Khamenei
(photo credit: REUTERS)
Se servir d’un groupe radical contre un autre n’est pas efficace. L’expérience sur le terrain l’a prouvé. La leçon a été durement apprise dans plusieurs régions du monde, au Moyen-Orient ou ailleurs. La période soviétique en Afghanistan en est un exemple parmi tant d’autres.
Les forces islamistes radicales et les Etats qui les sponsorisent peuvent être invités à collaborer avec les puissances occidentales dans le but de confronter leurs rivaux communs, mais dans des laps de temps extrêmement courts. Car, en fin de compte, ces derniers n’abandonnent jamais leurs agendas agressifs qui les mettent irrévocablement en opposition avec l’Occident et tout ce qu’il représente. En espérer autrement serait naïf et même dangereux.
L’Iran fournit le parfait exemple de ce qui arrive quand une idéologie fanatique est adoptée par un appareil d’Etat. Israël n’est pas le seul à en subir les conséquences. D’autres éléments modérés de la région sont inquiets des ambitions hégémoniques de l’Iran, d’autres font les frais des insurrections nationales qu’il encourage.
Le leader iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a de nouveau appelé il y a quelques jours à la destruction de l’Etat d’Israël, qui, selon lui, « n’a d’autre choix que d’être anéanti ». Une déclaration qui survient quelques jours à peine avant la date butoir des négociations sur le programme nucléaire iranien, le 24 novembre prochain.
Il est important de replacer ces propos dans leur contexte. De nombreux renseignements prouvent aujourd’hui que le régime iranien poursuit la dimension militaire de son programme nucléaire, bravant les accords avec l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) et les puissances occidentales.
Les dernières déclarations du directeur de l’AIEA Yukiya Amano et les rapports publiés récemment par l’Agence soulignent que cette dernière s’« inquiète de la probable existence en Iran d’activités secrètes liées au nucléaire et concernant des organisations militaires, y compris des activités liées au développement d’une tête de missile nucléaire ».
Il n’y a pas de « bons » et « mauvais » radicaux
Ce langage certes prudent révèle la rapidité avec laquelle l’Iran développe son programme nucléaire, alors que, sur le devant de la scène, les négociations avec les puissances occidentales se poursuivent.
Et en coulisses toujours, la République islamique continue de perturber le calme régional en finançant des organisations terroristes comme le Hezbollah et le Hamas ou en soutenant de violentes factions chiites en Irak, au Bahreïn ou au Yémen. Les régimes arabes modérés ne comprennent que trop bien la menace représentée par ces mandataires iraniens.
C’est pourquoi Téhéran ne peut être enrôlé dans la coalition contre l’Etat islamique, comme son allié le régime syrien de Bachar al-Assad ne peut participer à faire reculer l’EI, Jabrat al-Nosra, al-Qaïda, ou les autres organisations terroristes qui prolifèrent dans la région. Et de la même façon, les Frères musulmans ne peuvent eux non plus être considérés comme des alliés dans la promotion de la démocratie et des droits de l’homme. Des Etats ou organisations, qui eux-mêmes soutiennent, financent ou entraînent des groupes terroristes et menacent la stabilité régionale, ne peuvent être considérés comme des alliés de confiance dans la guerre contre le radicalisme. On n’invite pas un pyromane à éteindre un incendie.

Stay updated with the latest news!

Subscribe to The Jerusalem Post Newsletter


La première étape pour unir les forces modérées du Moyen-Orient en une coalition efficace contre le fanatisme violent des groupes terroristes de la région et les Etats qui les soutiennent est donc de comprendre qu’il n’y a pas de « bons » et « mauvais » radicaux.
L’approche la plus juste est d’établir une coalition régionale de modérés qui s’opposera à tous les radicaux y compris l’Iran, la Syrie, l’Etat islamique, Jabrat al-Nosra, al-Qaïda, le Hezbollah, le Hamas, les Frères musulmans et leurs alliés. Coalition au sein de laquelle Israël pourra jouer un rôle important.
Si les gouvernements arabes modérés considèrent leurs réels intérêts et parviennent à dépasser les stéréotypes bien ancrés, ils verront en Israël un partenaire de confiance, un partenaire indispensable dans la lutte qui assurera la défaite de ces forces radicales dont le but est de mettre la région à feu.
Une coalition de cette envergure pourrait même s’avérer être un outil dans la résolution du conflit israélo-palestinien.
© Jerusalem Post Edition Française – Reproduction interdite