Assis à une terrasse de café, Arash Derambarsh contemple la rue Yaffo : sa vitalité, sa richesse et sa diversité. Se rencontrer, à Jérusalem, résulte d’un heureux hasard, beaucoup plus heureux que lors de notre dernière rencontre : Paris, avril 2012, nous sommes réunis afin de participer à la Marche des vivants vers les camps de la mort en Pologne. A son arrivée, il déclare : « Je suis très ému, la boucle, commencée il y a deux ans, est à présent bouclée. A Auschwitz, nous étions dans un lieu de mort, ici c’est la vie ! »
Je retrouve donc à Jérusalem cet homme de 35 ans, élu (divers droite) au conseil municipal de Courbevoie en mars 2014, qui a des projets plein la tête et compte bien les réaliser. Rencontre.
Arash Derambarsh :Venir en Israël s’inscrit dans ma démarche commencée dans la région, il y a maintenant un mois. Les semaines précédentes, je me suis rendu aux Emirats Arabes Unis, Oman, Bahreïn et au Koweït. Hier, j’étais à Tel-Aviv, aujourd’hui à Jérusalem et demain à Ramallah. Je rentre à la fin de la semaine à Paris.J’avais besoin de venir ici pour comprendre par moi-même, voir la réalité, autrement que par le prisme des médias. Après ce qui s’est passé en France le mois dernier, avec le déclenchement du conflit à Gaza, il m’était nécessaire d’être sur place.
Ce n'est pas la première fois que le conflit israélo-palestinien est importé en France, en quoi la donne a-t-elle changé cette fois-ci?
Les communautés juives et musulmanes de France se sentent lésées : la communauté juive ne se sent plus chez elle et la communauté musulmane dénonce une hausse du sentiment d’islamophobie. Le problème est que l’on sait ce qui nous divise, mais pas ce qui nous rapproche. Je condamne fermement les manifestions de cet été en France.
Depuis un mois, on me pose des questions et le message envoyé par la France à l’étranger est terrible. Ce qui revient à chaque fois, c’est : l’Etat français n’est pas respecté et ne se fait pas respecter.
Quel est l’objectif de votre tournée au Moyen-Orient ?
Je suis venu pour y créer des passerelles, faire des jumelages, des partenariats pour les jeunes méritants de Courbevoie, notamment en termes d’emploi. Les expériences à l’étranger favorisent l’ouverture d’esprit, et les jeunes de France en manquent cruellement. Pour cette raison, j’ai rencontré des dirigeants de groupes industriels à Bahreïn, Koweït, Dubaï et en Israël : le potentiel est immense.
Je veux également favoriser les échanges culturels entre la ville de Courbevoie et les pays que j’ai visités. La compréhension passe par la connaissance, je veux donc faire connaître ces cultures aux jeunes, afin d’aller à l’encontre des préjugés. Je tiens à remercier Romain Nadal (porte-parole du ministère des Affaires étrangères) qui a facilité mon voyage. Et m’a présenté à Majdi Abed (nouveau consul général à Dubaï) et Zacharie Gross (premier conseiller à l’ambassade de France à Tel-Aviv).
Quels sont les projets que vous souhaitez porter en tant que nouveau conseiller municipal de Courbevoie ?
Arash DERAMBARSH?