C’ est, du moins, ce qu’a affirmé le Premier ministreBinyamin Netanyahou ce vendredi 21 décembre lors d’une interview accordée auxchaînes 1, 2 et 10. « Chaque citoyen a le droit de prouver son innocence.Avigdor Liberman aussi », a-t-il dit, en référence à l’accusation de fraudeportée contre le leader d’Israël Beiteinou. « Liberman ira au bout de sonprocessus.
Il a fait le bon choix en se retirant. Il entend ainsi expédier au plus vitecette affaire pour revenir en poste », explique Netanyahou. Lorsqu’on luidemande si cette « position » inclut le portefeuille de la Défense, il affirmeque Liberman aurait spécifiquement demandé à redevenir ministre des Affairesétrangères.
Liberman vole la vedette au Shas
Non seulement, le ministre déchu récupèrerason poste, mais, de surcroît, il entend contrôler les ministères actuellementdirigés par le Shas. Au cours d’un discours délivré à Sdérot, ce mercredi, il aconfirmé ses dires. « Sur la question du logement abordable, j’entends beaucoupde paroles, et très peu d’actions », a-t-il déclaré, « nous avons décidé entant que parti d’insister sur les portefeuilles de l’Intérieur et du Logement.Les critères d’aides sociales seront le service militaire et le travail ».
Or, non seulement les dirigeants du Shas, mais aussi Naftali Bennett, deHabayit Hayehoudi, réclament le droit sur ces ministères. Netanyahou, pour sapart a garanti que le Likoud prendra en charge le ministère de la Constructionet du Logement. Selon lui, le Likoud doit avoir une liberté de manoeuvre surl’Autorité des terres israéliennes. S’il est fort possible que le coleader duShas, Ariel Attias, actuel ministre du Logement, délaisse son poste au profitde Beiteinou, Netanyahou n’écarte pas une future coalition avec les partisharedim.
« Je n’ai rien fait »
De son côté, Liberman persiste et signe. Il en profitepour fustiger Shelly Yacimovitch, qui, selon lui, aurait empoché un salairetrès élevé lorsqu’elle travaillait pour Aroutz 2, tandis que les technicienseux, gagnaient une misère. Il rappelle aussi le scandale des organisations nongouvernementales d’Ehoud Barak.
Concernant l’affaire de l’ambassadeur de Biélorussie, et des torts dont onaccuse Liberman, le procureur général Yehouda Weinstein a repoussé le jugementjusqu’à ce qu’on recueille de plus amples témoignages. « Je ne vois toujourspas ce que j’ai fait de mal », clame l’accusé. Et d’ajouter : « Peut-être quec’est parce que je suis un nouvel immigrant, que je porte une barbe ou que j’aiun fort accent russe. Peut-être qu’ils pensent que c’est la preuve absolue queje suis un criminel. » Il continue de défendre Zeev Ben-Arieh, envoyé commeambassadeur à Latvia, qui a pourtant enfreint la loi en lui apportant desinformations. Liberman affirme qu’il se défendra jusqu’au bout face à lajustice. Ce lundi 25 décembre, le scandale biélorusse prend une nouvelleteinte. Selon le procureur, de nouvelles données pourraient bien s’ajouter à laliste d’accusation de fraude. Une déclaration publiée par la Cour annonce quel’acte d’accusation est remis en cause et pourrait bien laisser suspecter desfraudes plus graves.
Ce qui rendrait difficile un retour de Liberman à son statut d’antan. Lesnouveaux développements de l’affaire viennent d’Aroutz 10, qui estime que lapromotion de Ben Arieh aurait été due à une pression de Liberman pas tout àfait légale.
Le tournant sioniste-religieux
Malgré les évènements, les militants d’IsraëlBeiteinou semblent croire en leur chef. Moins de 2 % des sondés auraientretourné leur veste pour choisir un autre parti.
Par contre, 10 % des futurs électeurs de Habayit Hayehoudi affirmeraient avoirmodifié leurs intentions de vote après l’annonce publique de la fraude.Liberman aurait perdu ses votes au profit de Naftali Bennett et du Shas. Noncontent de ses résultats, le ministre en suspens accuse la chaîne de télévisionAroutz 10 de faire pression de manière négative sur ceux qui vont être amenés àjuger son cas, affirmant qu’il est victime d’une véritable attaque en règle.